Conférence des Délégués FNEC-FP FO du 17/11/2023 sur l’inclusion

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Conférence des Délégués FNEC-FP FO du 17/11/2023 sur l’inclusion

Intervention de Christine Heuzé pour FO Enseignement agricole

L’Enseignement agricole accueille proportionnément plus de jeunes à besoins particuliers que l’Education Nationale. Nos établissements sont à taille humaine. Nos classes de 4e, 3e EA et de CAPa accueillent majoritairement des élèves à besoins particuliers. Les formations professionnelles sont concrètes, « proches de la nature et des animaux ». Elles apparaissent plus attractives pour les jeunes et leurs familles.

La question de l’inclusion ne touche pas uniquement les enseignements eux-mêmes mais aussi tout le quotidien hors temps scolaire ! Et nos élèves sont le plus souvent internes.

L’accueil de jeunes à besoins particuliers représente une charge psychologique et morale importante que porte parfois les équipes éducatives et enseignantes, mais aussi les camarades de ces jeunes. Des familles hésitent à inscrire leurs enfants dans ces classes. Certaines familles en viennent à retirer leurs enfants des établissements, sous prétexte que les équipes consacrent trop de temps et d’énergie à l’inclusion !

FOEA souligne une gestion disparate de l’accueil des jeunes à besoins particuliers sur le territoire, notamment en ce qui concerne les moyens de repérage et de mise en œuvre des compensations. Nos établissements, recrutant en général sur plusieurs départements voire régions, sont confrontés au traitement variable des dossiers par les MDPH, à compétence départementale. L’aménagement des locaux dépend des Conseils régionaux. Et l’organisation d’activités spécifiques est souvent laissée à la discrétion du directeur.

Une question remonte régulièrement de nos camarades sur le terrain : Qui assume la responsabilité et participe à la mise en place des PPS (Projet personnalisé des scolarisation) / PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) / PAI (projet d’accueil individualisé) : Les situations sont très variables d’un établissement à l’autre.

Pour FOEA, le système ne peut pas fonctionner sans personne référente au sein de l’établissement et sans y associer l’ensemble de l’équipe éducative. Nous demandons qu’une décharge soit accordée à cette personne pour la reconnaissance du temps de travail avec lettre de mission. (Ce ne sont pas les briques, qui augmentent le temps de travail qui sont LA solution !)

D’ailleurs, un rapport de l’Inspection de l’Enseignement Agricole de 2020 précise : Les référents handicap sont, dans 50% des cas des enseignants, 30% des personnels de direction, 17% des conseillers principaux d’éducation, 15% des personnels infirmiers (il y a parfois deux ou plusieurs référents handicap dans un même établissement).

Le rapport corrobore notre demande d’un référent « inclusion » [..] identifié par tous dans l’établissement. Cette personne doit […] faire l’objet d’une lettre de mission.

Le rapport précise encore A terme, il serait utile d’identifier un référent au niveau de l’inspection de l’enseignement agricole, consacré à l’inclusion scolaire : accompagnement, conseil, contrôle, évaluation, expertise.

Le rapport note aussi que la formation des acteurs et l’information et la formation des apprenants est disparate.

Examens :

Les services interrégionaux en charge des examens sont débordés devant l’explosion du nombre de dossiers. Les MDPH rendent leurs réponses trop tardivement. Or les acteurs (surveillants, AESH, lecteurs scripteurs…) doivent être mis en place pour le contrôle continue dès le début du cycle puis pour les examens finaux. Ex dans un établissement, pour un CCF en classe de CAPa concernant 19 élèves, 9 salles et 9 personnes ont été réquisitionnées.

Etablissements spécialisés : En 2018, l’action intersyndicale a fait reculer l’administration qui avait décidé unilatéralement de fermer le lycée de Moissac, seul établissement public d’Occitanie à offrir aux familles le dispositif ULIS qui concernait alors une dizaine d’élèves sur les 150 du lycée agricole.

Les collaborations avec ces établissements se comptent sur les doigts d’une main et sont le fait d’initiatives particulières de personnels ou de directions.

Le 14 septembre 2022, une convention entre l’Éducation Nationale et le MASA a été signée. Nous n’en voyons pas encore l’impact.

Les AESH : FOEA s’est associée au mouvement du 3 octobre et nous partageons vos revendications.

Nous continuons de demander

  • Un vrai statut (création d’un corps spécifique/ contrats avec les autorités académiques et non avec les lycées), avec une rémunération correspondant au niveau de diplôme, un déroulement de carrière attractif.
  • Le recrutement des professionnels spécialisés : pour les AESH, avec le diplôme requis (DEAES : Diplôme d’Etat d’Accompagnant Educatif et Social) et le niveau suffisant pour suivre les enseignements dispensés (ex en BTSA)
  • Une formation initiale (avant la prise de fonction) et continue pour les AESH en CDD et CDI.
  • La reconnaissance de leurs missions et de leur rôle dans l’équipe éducative.

FOEA a rencontré la Conseillère du ministre de l’Agriculture, en audience en février 2023, pour porter ses mandats sur la question de l’inclusion des jeunes à besoins particuliers. FOEA constate que l’administration se targue de faire avancer cette cause, mais que, dans les établissements, les choses ont du mal à percoler ou le font de manière inégale.

Il n’y a eu aucun groupe de travail depuis 2020. Un est programmé fin novembre 2023. Nous continuerons d’y porter nos mandats et notamment la défense des AESH.

Extrait de la Résolution sociale du Congrès de Lille 2018 :

« Le Congrès exige des moyens pour l’inclusion scolaire des jeunes en situation de handicap afin de favoriser leur insertion professionnelle (professionnalisation et fonctionnarisation des accompagnants, formation des enseignants et des équipes pédagogiques, aménagements des établissements…). »